MISS GRIBOUILLIS

La semaine dernière mon fils m’a fait part d’une réflexion matinale :
« Tu sais maman maintenant que je ne vais plus à l’école je peux laisser pousser mes cheveux autant que je veux, sans que quelqu’un m’ennuie ».
Je n’y ai pas tout de suite prêté attention, puis dans la journée je suis tombé sur une story de Lise Desportes (dont je vous conseille l’univers) dont les enfants sont en IEF.
Elle montrait son petit Léon jusque-là habitué aux cheveux longs qui se les coupait très court, je me suis fait la remarque qu’il était fréquent de voir des garçons en IEF porter les cheveux longs.

J’ai voulu en parler sur une page Facebook, un lieu d’échanges entre parents d’enfants déscolarisé.
Où après un sondage effectué j’ai pu m’apercevoir que parmi 100 personnes ayant répondu 60 étaient parents de garçons portant les cheveux longs.
J’ai été très surprises de recueillir énormément de commentaires, de parents me faisant part de leurs expériences sur le sujet !
En voici quelques extraits :

Lili : « un jour une dame m’à maintenu que mon fils était une fille dans des jeux pour enfants.  » non mais la petite là avec les cheveux longs !  » moi  » non c’est un garçon et c’est mon fils !  » elle  » non je vous parle de la petite là habiller en vert !  » moi  » Oui ça c’est un garçon c’est mon fils, Je crois savoir si c’est une fille ou un garçon vous croyez pas ?!  » elle  » ah Oui mais avec ses cheveux longs aussi on dirait une fille !  » »
Aurore : « hier je lui dis: ça serait bien de couper tes cheveux, ils ont beaucoup poussé, il m’a répondu: ben pourquoi ? Moi j’aime bien, et maintenant que je ne vais plus à l’école je fais comme je veux non. »

Séverine : « Le nôtre n’a également plus mis les pieds chez le coiffeur depuis l’IEF, c’est notre troisième année, il a 10 ans »

Corinne : « Mon fils de 5 ans et demi est celui qui a les cheveux les plus longs de la famille ?
Une fois une dame âgée lui a dit qu’il avait une coupe faite pour les filles et qu’il serait mieux qu’il se les fasse couper…il l’a regardé et lui a répondu « J’ai le droit moi aussi d’avoir des cheveux longs, vous, vous avez bien les cheveux courts comme un garçon  » Qu’est-ce que j’étais fière »

Chloé : « comme ces mots résonnent… Mon fils avait les cheveux longs… À la kermesse, une femme tenant un stand lui a demandé de prendre un lot pour filles et de laisser ceux pour les garçons… Il a immédiatement voulu quitter la kermesse et nous sommes allés chez le coiffeur… » Ou encore « en primaire, il les a laissé pousser de nouveau, pour être lui. Puis est arrivée la fin de cm², journée découverte du collège… Et là, des élèves lui ont dit qu’il se trompait de toilettes… Donc il a voulu se les refaire couper. »
Ce que je trouve le plus triste dans ces expériences c’est qu’elles ne résultent que d’idées préconçues, selon lesquelles par exemple les garçons doivent avoir les cheveux courts, jouer au foot, et aimer les grosses voitures.

Les filles ne sont pas en reste :

Mathilde me raconte par exemple que sa fille de 9 ans lui a dit : « maintenant je peux m’habiller comme je veux »
Ma propre fille zoé m’a dit « maintenant je peux mettre des robes et jupes en étant tranquille »
Quand elle était en grande section de maternelle, j’avais été faire une virée shopping avec elle, je lui avais donné carte blanche, pour choisir ses nouveaux vêtements.
Elle était revenue vers moi avec beaucoup de vêtements dans son panier, le tout en rose ! Ce qui m’avait fortement surprise.
Je lui avais dit « mais Zoé tu aimes autant le rose . Je ne savais pas … » elle m’avait répondu « Ha non j’aime pas du tout mais c’est pour avoir des copines » ! WHAT ???

J’ai appris par la suite qu’une petite poignée de gamines lui avait dit qu’elles ne voulaient pas être ses copines car elle n’était pas habillée en rose de la tête aux pieds comme elles.

Après une petite mise au point sur l’importance d’être soi-même et de ne pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre pour être aimer par les autres, elle est revenue avec des vêtements, gris, noir, a paillette …

Evidement il n’y a aucune généralité à faire dans un sens ou dans l’autre, mais ses expériences venant de lieux et de milieux différentes montres bien que les enfants scolarisés n’ont pas la liberté que l’on veut nous faire croire.
Je me rappelle comme je me sentais à part au collège, mes copines écoutaient les boys bands à la mode alors que moi dans mon walkman j’alternais AC/DC/ Bashung/ Iron maiden et Higelin, mes copines lisaient star club quand moi je lisais Daniel Picouli ou Marie-Aude Murail. Elles portaient des buffalos et moi déjà des converses.

J’ai toujours été « à part », je ne rentrais pas dans le moule …Je me rends compte aujourd’hui à quel point j’aimais ne pas être comme les autres.

Je suis intimement convaincue que l’IEF permet cette liberté, celle de porter la chevelure, les vêtements, ou d’adopter le style vestimentaire que l’on désire. Celle de se forger sa propre culture musicale, cinématographique ou littéraire.

Je vous propose une expérience : comparer la lettre au père Noël d’un enfant scolarisé, et d’un enfant en ief ; le premier aura dans sa lettre toutes sortes de jeux dont les pubs passent en boucle à la TV. Le second aura une lettre plus éclectique et surprenante. Cela vous donnera un exemple sur le formatage possible dont peut être victime nos enfants (à l’école ou ailleurs bien sûr).

Merci à toutes et à tous pour votre collaboration .